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INCORPORATION GARDIEN DE LA PAIX

L'incorporation en école de Gardien de la Paix

Publié le 16/03/2024, rédigé par Romain (GPX) en collaboration avec des élèves gardien de la paix.

"Bonjour à tous, je suis actuellement élève Gardien de la Paix. J'ai décidé de partager avec vous les différentes étapes d'intégration et de formation au sein de l'école de police de Roubaix (59), dans l'espoir de répondre à toutes les questions auxquelles vous pourriez vous poser. Je tiens a remercier MonUniform.fr pour m'avoir accompagné et formé tout au long des différentes épreuves du concours.

Je vous souhaite une bonne lecture."

Romain
Gardien de la Paix

Sur les traces d’un futur gardien de la paix : Une aventure pleine d’enseignements

L’instant où j’ai appris ma réussite au concours de gardien de la paix a été comme une parenthèse hors du temps, le monde alentour paraissant se figer. Après des mois de préparation intense et d’attente angoissée, j’avais enfin franchi cette étape cruciale. Dans cet article, je me propose de partager avec vous mon admission dans une école de police, signant l’amorce d’une aventure à la fois personnelle et professionnelle hors du commun.

La visite médicale : une étape cruciale

La première étape à franchir est la visite médicale, qui s’avère être bien plus qu’une simple formalité. Elle est essentielle pour évaluer notre aptitude à supporter les exigences et responsabilités liées au métier de policier. Alors que j’attendais mon tour, je prenais pleinement conscience que ma vocation serait mise à l’épreuve dès ce moment. Entre l’appréhension et la fierté à l’idée d’être potentiellement jugé apte à embrasser cette carrière, les émotions étaient intenses.

La convocation rassemble de nombreux candidats, et le processus peut sembler mécanique : on entre d’abord dans un bureau où une infirmière évalue nos capacités fondamentales — audition, vue, poids, etc. Ensuite, on passe dans un autre cabinet où un médecin nous soumet à un interrogatoire plus approfondi. Il nous demande d’effectuer divers exercices pour vérifier l’état de notre colonne vertébrale, et s’enquiert de nos antécédents médicaux. Ce double examen, à la fois général et spécifique, est déterminant pour la suite de notre parcours vers la carrière de policier.

L'enquête de moralité

L’enquête de moralité est souvent une étape appréhendée, car son déroulement varie significativement d’une commune à l’autre. Dans mon cas, j’ai été convoqué au commissariat pour un entretien avec un Officier de Police Judiciaire (OPJ). Il avait déjà mené des recherches à mon sujet. Heureusement, n’ayant eu aucun démêlé avec la justice, notre échange a été bref, moins de cinq minutes. L’officier s’est montré très aimable et l’entretien s’est déroulé sans accroc. 

Mon appréhension initiale était notamment due au fait que certaines personnes de mon entourage étaient défavorablement connues des services de police. Cependant, comme le stipule la loi, “nul n’est responsable que de son propre fait”. Ainsi, malgré ces liens, mon dossier n’a soulevé aucun problème.

L'incorporation : le début d'une nouvelle aventure

Après une longue attente de 8 mois suivant les résultats du concours de gardien de la paix, j’ai enfin reçu ma convocation pour l’école Nationale de police de Roubaix. La lettre précisait de nous présenter à 09h00, munis de :

Arrivé en avance, poussé par l’excitation, je découvre que je ne suis pas le seul dans ce cas. À l’accueil, un policier adjoint vérifie mes documents avant de m’inviter à patienter à l’intérieur de l’établissement. Nous sommes à peu près une centaine à débuter cette aventure. Rapidement, on nous attribue nos chambres individuelles, bien que certaines écoles proposent des hébergements collectifs.

Peu après, nous sommes tous conviés dans un amphithéâtre pour une présentation détaillée du fonctionnement de l’école, du règlement intérieur, ainsi que des différents acteurs pédagogiques et responsables de notre formation.

Vient midi, l’heure du déjeuner. On croise des élèves gardiens de promotions précédentes, déjà en uniforme, ce qui ne manque pas de susciter en nous admiration et envie. En tant que nouveaux, nous attirons les regards. Les repas, organisés par sections, impliquent un peu d’attente. 

La journée se poursuit avec quelques formalités administratives supplémentaires avant que nous soyons libérés à 17h00. À partir de ce moment, nous jouissons d’une totale liberté pour occuper notre temps comme bon nous semble. L’école est bien équipée pour les loisirs et l’entraînement : elle dispose d’une salle de sport, d’un gymnase, de deux dojos pour les arts martiaux, ainsi que d’un bar agrémenté d’un baby-foot parmi d’autres divertissements, offrant ainsi de multiples options pour se détendre et socialiser.

La formation : un parcours exigeant et formateur

La formation en école de police transcende largement le cadre d’un simple apprentissage théorique. Elle représente une plongée profonde dans le monde policier, où chaque cours et chaque exercice contribue à nous faire saisir l’essence même d’être gardien de la paix. Les instants de doute, les épreuves et les triomphes façonnent le creuset où notre dévouement est éprouvé et affirmé.

Dès le lendemain matin, nous sommes rassemblés devant notre bâtiment, répartis en sections de trente personnes. Notre chef de section nous organise par taille pour former des rangs de quatre, nous initiant à la marche synchronisée — le seul mode de déplacement en groupe autorisé au sein de l’école. Ensuite, direction la salle de classe.

Là, chacun à son tour se présente : nom, âge, parcours professionnel, centres d’intérêt, etc. Cette introduction personnelle est suivie d’une explication détaillée du programme à venir.

L’après-midi est consacré à l’essayage de notre uniforme, afin de garantir une présentation uniforme au sein de l’école. On nous propose également d’acquérir un kit de sport de combat, comprenant des gants (ouverts et fermés), une coquille, un casque, un protège-dents, et des protège-tibias, avec la possibilité de l’acheter sur place ou ailleurs.

Le déroulement de la scolarité

Les premières semaines sont cruciales. Elles jettent les bases de notre futur métier à travers des mises en situation réelles et des enseignements théoriques poussés. La diversité des cours, allant du secourisme au maniement des armes, en passant par les techniques d’intervention, montre la complexité et la richesse de notre futur rôle.

• Préparation physique : entrainement aux techniques de sécurité en intervention
(TSI), secourisme, tir et armement ;
• Informatique
• Les fondamentaux : institution, code de déontologie, droit pénal et procédure
pénale, TSI, secourisme, compétences relationnelles
• Les situations professionnelles : analyses de situations réelles (accueil, patrouille,
interpellations et auditions, contrôle d’identité…), mises en situation, retours d’expérience ;
• Les reprises pédagogiques : simulations et rédaction procédurale ;
• Soutien pédagogique.

 

5 semaines en services actifs

L’alternance entre périodes en école et immersions en service actif est un aspect fascinant de la formation. Elle permet de confronter nos acquis à la réalité du terrain, de comprendre véritablement ce que signifie être policier. Chaque retour en école est une occasion d’approfondir nos connaissances, de peaufiner nos compétences, de grandir.

 

Retour en école 

Retour d’expérience avec approfondissement des notions de discernement, contrôle d’identité,
connaissance de l’environnement sociétal, vidéo protection, prise de décision, religions, mais
également sensibilisation à l’accidentologie et présentation des directions d’emplois :

• TSI : emploi des armes, techniques d’intervention, techniques de défense
et d’interpellation et développement des capacités physiques opérationnelles ;
• Mises en situations professionnelles sur les stupéfiants, débits de boissons et
interventions dans les transports en commun ;
• Apprentissages complémentaires : connaissance de l’environnement sociétal,
religions, vidéo protection, prise de décision, mais également sensibilisation à l’accidentologie
et présentation des directions d’emplois, des directions des services actifs d’affectation et des
organisations syndicales ;
• Présentation de l’action sociale, du service de soutien psychologique
opérationnel et à d’autres interventions en amphithéâtre.

Module d’adaptation au premier emploi

Il s’agit d’ approfondir ou de découvrir de nouveaux domaines d’activité, en fonction de votre
direction d’affectation ; direction centrale de la sécurité publique, préfecture de police, direction
centrale des compagnies républicaines de sécurité et direction centrale de la police aux frontières.
Ce module doit vous permettre de vous insérer au mieux dans votre futur service.

L’évaluation : un miroir de notre engagement

Tout au long de cette année de formation, nos instructeurs évaluent non seulement nos compétences mais aussi notre attitude, notre engagement, notre capacité à travailler en équipe. Chaque évaluation est une étape vers notre objectif final : devenir un gardien de la paix capable, loyal, et dévoué.

La vie en école : un quotidien rythmé et exigeant

Le quotidien en école est un savant mélange de discipline, d’apprentissage et de camaraderie. Les journées débutent tôt, marquées par la cérémonie du lever des couleurs, un moment de rassemblement et de rappel des valeurs qui nous unissent. Les cours, denses et variés, occupent la majeure partie de notre temps, alternant entre théorie en salle de classe et pratique sur le terrain. Les pauses déjeuner sont autant d’occasions d’échanger, de partager des expériences et de tisser des liens forts avec mes camarades, qui deviennent une seconde famille.

Après les cours, le temps libre est précieux. Il permet de se ressourcer, de réviser ou simplement de se détendre, mais toujours avec cette conscience du devoir et de la responsabilité qui nous attend. Le couvre-feu instaure une discipline nécessaire, mais aussi une sécurité rassurante, celle d’être ensemble, partageant le même toit, les mêmes rêves et parfois les mêmes inquiétudes.

Voici un exemple type de journée: 

Les enseignements : une diversité formatrice

Les enseignements en école sont un véritable parcours initiatique. Chaque matière, chaque exercice est pensé pour nous préparer aux multiples facettes de notre futur métier. La préparation physique, rigoureuse et exigeante, est là pour forger notre endurance et notre capacité à faire face physiquement aux situations d’intervention. Les cours de droit pénal, de procédure pénale et de déontologie nous immergent dans les fondamentaux éthiques et légaux de notre action.

Les mises en situation, les études de cas, les simulations d’intervention sont autant d’opportunités de se confronter à la complexité de la réalité, d’apprendre à réagir, à décider, souvent dans l’urgence. Ces moments sont révélateurs de notre capacité à intégrer les enseignements, à les mettre en pratique, à agir en gardien de la paix responsable et efficace.

Une transformation profonde

À l’issue de cette année de formation, je ne suis plus tout à fait la même personne. La rigueur, l’exigence, la solidarité, mais aussi les challenges et les réussites ont façonné en moi un futur gardien de la paix prêt à assumer ses responsabilités avec honneur et dévouement. Ce parcours, ponctué de moments forts et de réflexions profondes sur le sens de notre engagement, marque le début d’une carrière au service des citoyens, avec la fierté d’appartenir à la grande famille de la Police nationale.

C’est avec un mélange d’humilité et de fierté que je regarde vers l’avenir, conscient des défis à venir mais armé des connaissances, des compétences et surtout, de l’éthique nécessaire pour y faire face. Pour ceux qui aspirent à rejoindre nos rangs, sachez que le chemin est exigeant, mais chaque étape franchie vous rapproche d’une mission noble et gratifiante.
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